COCA, NESTLé, UNILEVER: DE COPIEUX BéNEFS EN PéRIODE D'INFLATION

Des produits de consommation sont nettement plus chers qu'il y a deux ans. Pendant ce temps, les marques annoncent de confortables résultats.

Une canette de Coca qui passe de 90 centimes à 1,05 franc, un tube de moutarde Thomy de Nestlé qui prend 25 centimes, un gel douche Dove, fabriqué par le groupe Unilever, près de 12% plus cher: le magazine alémanique des consommateurs «Saldo» a minutieusement comparé les étiquettes de divers produits de consommation entre 2022 et aujourd'hui en Suisse.

Des grandes entreprises sont soupçonnées par le média d'avoir augmenté leur prix au-delà de l'impact de l'inflation sur leurs coûts. Et les bénéfices dodus, se comptant en centaines de milliards, qu'ont annoncé Nestlé, Coca-Cola et Unilever l'an dernier semblent confirmer cette thèse. Selon les données transmises aux actionnaires, Nestlé a augmenté ses prix de 7,5%, tous produits et pays confondus, Unilever de 6,8% et Coca-Cola de 10%. Si, officiellement, cette évolution suit la courbe du renchérissement, en réalité elle permettrait à ces enseignes de gagner plus. «Les marges bénéficiaires brutes, selon les comptes annuels, montrent clairement que les groupes ont fait passer les clients davantage à la caisse», écrit «Saldo».

Prix et bénéfices en hausse

Selon l'Office fédéral de la statistique, la hausse des prix des denrées alimentaires l'an dernier a été l'une des principales causes de l'inflation pour les Suisses. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, avait d'ailleurs reproché l'été dernier aux multinationales d'augmenter les prix «au-delà de la simple pression des coûts». Nestlé réfute et indique ne pas avoir entièrement compensé par la hausse des prix l'inflation «considérable de ces deux dernières années».

L'entreprise dit avoir privilégié des gains d'efficacité pour amortir l'augmentation des coûts. Unilever promet aussi de viser l'efficience avant de faire payer davantage les consommateurs. Coca-Cola n'a pas pris position. «Saldo» a aussi constaté d'importantes hausses de prix dans les rayons ces deux dernières années pour des marques comme Pepsi, Lindt & Sprüngli ou L'Oréal. Des firmes qui ont toutes annoncé de solides bénéfices l'année dernière.

Les fabricants ont déjà plusieurs fois été épinglés ces derniers temps pour avoir pratiqué la «shrinkflation». Le principe est de faire payer davantage les clients en leur vendant des quantités plus petites, mais au même prix.

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