EN SOUFFRANCE, TESLA VOIT SON BéNéFICE NET CHUTER

Face à une concurrence accrue, Tesla a vu son chiffre d’affaires et son bénéfice net chuter au premier trimestre 2024.

Le constructeur Tesla a annoncé mardi une fonte de 55% de son bénéfice net au premier trimestre, pâtissant notamment d’une concurrence accrue et d’un marché du véhicule électrique toujours «sous pression», tandis que les marchés s’inquiètent du chemin stratégique qu’il compte emprunter.

Sur les trois premiers mois de l’année, le spécialiste des véhicules électriques a réalisé un chiffre d’affaires de 21,30 milliards de dollars (-9% sur un an) et un bénéfice net de 1,30 milliard de dollars (1,2 milliard de francs).

C’est inférieur aux anticipations des marchés, qui ne lui en ont pourtant pas tenu rigueur: son action bondissait de 8,59% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York. Mais sa capitalisation boursière a fondu de près de 40% depuis le début de l’année. En particulier courant avril, quand Tesla était omniprésent avec des annonces officielles sporadiques, parfois énigmatiques, et beaucoup de fuites et de spéculations dans la presse.

2,8 milliards investis

«Tout le monde attend ce qu’Elon Musk va dire» sur la stratégie de Tesla, sur ses nouveaux produits ou encore sur la situation en Chine, avait expliqué lundi à l’AFP Stephanie Valdez Streaty, directrice d’«Industry Insight» de Cox Automotive. «Ils doivent nous dire quel est leur plan», avait-elle ajouté.

Tesla a levé un coin du voile dans son communiqué, disant avoir investi 2,8 milliards de dollars au premier trimestre dans son infrastructure d’intelligence artificielle, ses capacités de production, son réseau de Superchargers et ses nouvelles infrastructures de production.

Il a également évoqué des avancées futures en matière d’autonomie et sur la sortie de nouveaux modèles --y compris «meilleur marché»-- plus tôt que ce qu’il escomptait. Il anticipait auparavant un lancement de production au second semestre 2025. D’ici là, la croissance des volumes en 2024 devrait être «notablement plus basse» qu’en 2023, a-t-il prévenu.

Stratégie

Mais les marchés attendent surtout la prise de parole d’Elon Musk lors d’une audioconférence avec les analystes en début de soirée. Concernant les licenciements, qui devraient affecter au total environ 14’000 personnes sur les 140’000 employés du groupe --mais il n’a pas confirmé ces chiffres--, Tesla a été contraint légalement de donner des précisions.

Il a informé lundi les autorités texanes du licenciement, à partir du 14 juin, de 2688 employés de sa mega-usine d’Austin, selon une notification transmise mardi à l’AFP.

Outre un marché du véhicule électrique moins dynamique que prévu au États-Unis, Tesla est également confronté à des difficultés en Chine avec une forte concurrence des constructeurs locaux, y compris à l’international. BYD lui a ainsi ravi le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules électriques au quatrième trimestre.

Mais l’honneur est sauf: la Tesla Model Y a été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023, une première pour un véhicule électrique. Mais, entre janvier et mars, le constructeur a livré moins de véhicules qu’un an plus tôt et, surtout, bien moins que prévu par les analystes. La production a également déçu, avec un repli de 8,5% sur un an.

«Raviver la demande»

Selon les analystes de JPMorgan, les stocks de Tesla n’ont jamais été aussi élevés. C’est sans doute la raison des baisses de prix enclenchées ce week-end en Europe, aux États-Unis et en Chine.

Elles «visent à raviver la demande et révèlent que la faiblesse de la demande n’est pas à son terme», estimaient les analystes de Bank of America, dans une note lundi. Ces baisses de prix devraient peser sur les marges.

D’autant que Tesla en a effectué plusieurs aux États-Unis en 2023 pour rendre ses véhicules plus abordables dans un contexte d’inflation élevée et de hausse des taux d’intérêt.

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