PLUS DE 4000 SUISSES GAGNENT AU MOINS UN MILLION DE FRANCS PAR AN

Alors que les salaires bas et moyens ne sont pas beaucoup plus élevés qu’en 2016, les très hauts salaires ont eux pu tirer leur épingle du jeu, déplore l'USS. Qui réclame des hausses de salaires.

Pour la première fois en Suisse, plus de 4000 personnes ont perçu un salaire annuel égal ou supérieur à un million de francs en 2021 tandis que 17'000 personnes ont gagné plus de 500'000 francs. C'est le constat de l'Union syndicale suisse (USS) lundi dans son «Rapport sur la répartition» 2024. Les millionnaires sont ainsi en hausse de 12% par rapport à 2020, et de 60% par rapport à il y a 10 ans, selon le texte. C'est même le triple par rapport à il y a 20 ans.

À l'inverse, les salaires bas et moyens ne sont pas beaucoup plus élevés qu’en 2016 en valeur réelle. Une fois les impôts et le loyer payés, les personnes à revenus normaux ou bas ont même moins pour vivre aujourd’hui qu’en 2016, déplore l'USS. Un constat partagé par l'OFS la semaine dernière.

En cause, les employeurs qui n'ont pas accordé la compensation du renchérissement à leurs employés. Des employés qui sont déjà ponctionnés de partout, primes maladie et inflation en tête.

En revanche, la situation financière des ménages les plus aisés s’est améliorée: les 55'000 salariés les mieux payés (1% des employés) reçoivent aujourd’hui en moyenne 3000 francs de plus par mois qu'en 2016. «La politique fiscale fait le jeu des personnes aisées», explique l'USS. «Les cantons se sont remis à réduire les impôts sur le revenu et la fortune, et de nouvelles baisses sont à l’ordre du jour», déplore l'organisation syndicale.

L'USS réclame dès lors une refonte de la politique des salaires et des revenus. «Les cadres profitent de manière disproportionnée des bonus. Pour que les salariés moyens bénéficient eux aussi de la prospérité qu'ils génèrent, il faut des hausses générales de salaire», réclame Daniel Lampart, économiste en chef de l'USS.

Quiconque a fait un apprentissage devrait gagner au moins 5000 francs par mois, exige l'USS. Et tous les salaires devraient se monter à 4500 francs au minimum, réclame-t-elle. «Nous placerons la question salariale au centre de nos revendications cet automne, dans les entreprises et dans la rue», prévient Vania Alleva, vice-présidente de l’USS et présidente d’Unia.

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